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La mono variété des bananes du commerce, la Cavendish

La banane est le fruit le plus populaire au monde, avec plus de 100 millions de tonnes de fruits produits chaque année dans plus de 130 pays tropicaux et subtropicaux. Les bananes comestibles sont le résultat d’un accident génétique naturel qui a abouti à la chair sans pépins que nous apprécions aujourd’hui. La quasi-totalité des bananes vendues dans le monde occidental font partie du sous-groupe dit Cavendish et sont presque toutes identiques sur le plan génétique. Ces fruits sont stériles et ne peuvent se multiplier que via le clonage, soit grâce à des drageons et des boutures prélevés sur la tige souterraine du bananier, soit via la culture in vitro de tissus végétaux.

La banane Cavendish, jaune vif, est en vente dans tous les supermarchés, mais elle est pourtant en danger. La grande monoculture mondiale de plantes génétiquement identiques a rendu la Cavendish particulièrement vulnérable aux épidémies. Les maladies fongiques (dues à un champignon) ont déjà sévèrement dévasté l’industrie de la banane par le passé, et cela pourrait bientôt se reproduire si nous ne trouvons pas de solution à ces problèmes. Les ingénieurs agronomes – comme nous – travaillent sur la génétique des bananes sauvages et sur les agents pathogènes de la banane, pour éviter que la Cavendish disparaisse.

L’histoire édifiante de la variété "Big Mike"


L’industrie de la banane nous offre l’un des exemples les plus frappants de la vulnérabilité génétique des plantes. Jusqu’en 1960, "Gros Michel", ou "Big Mike" était la variété de banane la plus cultivée dans les plantations commerciales. Big Mike était si populaire auprès des consommateurs occidentaux que la monoculture de cette variété n’a cessé de s’étendre. Des milliers d’hectares de forêts tropicales d’Amérique latine ont été ainsi converties en vastes plantations de Big Mike.

Les bananes comestibles, le résultat d’un accident génétique

Mais la popularité de cette variété a conduit à sa perte, quand une pandémie a frappé les plantations au cours des années 1950 et 1960. Une maladie fongique appelée fusariose du bananier ou maladie de Panama a presque rayé "Big Mike" de la carte et mené l’industrie mondiale d’exportation de bananes au bord de la faillite. Le coupable ? Le champignon Fusarium oxysporum f.sp. cubense (Foc) qui infecte la racine de la plante et son système vasculaire. Incapables de faire circuler l’eau et les éléments nutritifs indispensables à leur survie, les plantes dépérissent et meurent.